Pourquoi couper un arbre ?

Mis à jour le 18/05/2018

Il existe plusieurs raisons qui peuvent motiver un propriétaire à réaliser une exploitation forestière, c’est à dire couper un ou plusieurs arbres sans pour autant réaliser un défrichement (couper des arbres pour ensuite faire autre chose que de la forêt : construire une maison, un parking, créer un champ, une mare, …).

Ces différentes raisons sont exposées ci-dessous :

Pour des raisons sanitaires :

Certaines maladies, ou insectes ravageurs, obligent le propriétaire à couper l’arbre atteint et à le brûler sur place. C'est le cas pour :

  • les chancres, les fomes …. (voire les fiches d'instructions techniques du DSF).
  • la tordeuse du chêne, les chenilles processionnaires (dont les poils urticants peuvent provoquer des brûlures chez l’homme),.... (voire également les fiches DSF)

Pour des raisons de protection des biens et des personnes :

En effet, lorsqu’un arbre vieillissant ou penchant dangereusement à proximité d’un chemin fréquenté par le public (sentier de Grande Randonné, sentier pédestre, …), à proximité d’habitation ou d’une route, le propriétaire fait preuve du principe de précaution et abat les arbres ou coupe les branches trop menaçantes.

La même précaution est prise sur les arbres se trouvant à proximité de réseau électrique ou téléphonique, de manière à ce que leurs branches, même lors d'un coup de vent, n'arrachent pas les lignes.

Pour des raisons de sylviculture :

Les deux premières raisons qui ont été évoquer pour abattre un arbre sont évidentes. Les raisons sylvicoles qui motivent un propriétaire à exploiter une forêt sont plus techniques et pourtant fait partis du cœur de métier du sylviculteur.

  1/ Parce que l’arbre est arrivé au diamètre d’exploitabilité

Un arbre, qui a grandi de manière régulière et continue, arrivant au diamètre d'exploitabilité est un arbre qui a atteint son optimum et pourra être utilisé en bois d'œuvre.

Quelques exemples de diamètre d'exploitabilité :

  • Chêne : 60 cm et +
  • Hêtre : 60 cm
  • Frêne : 55 cm
  • Érable sycomore : 50 cm et +
  • Merisier : 50 cm et +
  • Douglas : 50 cm et +
  • Mélèze : 45 cm
  • ...

Attendre plus longtemps mettrait en péril le travail que le sylviculteur a mis tant d'année à réaliser, soit en laissant l'arbre mourir de maladie ou de vieillesse, soit en empêchant la jeune génération de prendre le relais.

  2/ Pour favoriser la pousse d’un arbre choisi

Un sylviculteur est un gestionnaire de lumière : il va favoriser l'arbre sélectionné en lui apportant suffisamment de lumière pour qu'il pousse droit et pour qu'il grossisse, devant ainsi stable. Mais il faut également garder un certain ombrage pour maintenir une pression latérale, forçant l'arbre à grandir et empêchant les bourgeons dormants, au niveau du tronc, de se développer.

  3/ Pour engager une régénération naturelle

Arrivé à maturité, les arbres commencent à décliner, à vieillir. Pour permettre à la nouvelle régénération de s'installer, il faut engager des coupe de régénération. Cela consiste à exploiter une bonne partie du peuplement afin de laisser entrée suffisamment de lumière pour permettre une fructification généreuse des arbres semenciers restés sur place et d'éclairer et réchauffer le sol afin que les graines, tombées par terre, aient toutes les chances de germer.

Une fois la régénération acquise, les arbres semenciers sont extraits afin de ne pas gêner la pousse des plus jeunes, de ne pas les abimer lors d'une exploitation trop tardive ou lors d'une chute, de ne pas contraindre les travaux sylvicoles à venir (cloisonnement, balivage, ...)

Pour des raisons réglementaires

En effet, une propriété forestière de plus de 25 hectares à l’obligation de présenter un Plan Simple de Gestion (PSG). Ce document permet une gestion durable de la forêt, notamment en programmant des travaux d’exploitation et sylvicoles (article L.312-2 du Code Forestier).

Ainsi, les différents travaux inhérents à une gestion forestière sont équilibrés et l'effort de régénération est connu pour s'assurer que le bois ne sera ni trop vieux, ni trop jeune mais dans un dynamisme permanent.

Le PSG est validé par le Centre Régional de la Propriété Forestière lors de Conseil de Centre, en présence de représentant de l’État (DRAAF).

Les exceptions !

  1/ Pour la biodiversité

Certains arbres morts ou vieillissant (dits de sénescence) peuvent être également maintenu exprès pour maintenir une certaine biodiversité, au niveau des insectes xylophages (qui mangent le bois) et de leurs prédateurs (pics, chauves-souris, …).

Bien souvent, les arbres ainsi conservés présentent des caractéristiques de stabilité, aussi bien au niveau de leur tronc que de leurs branches, et sont éloignés des chemins pour éviter tout risque de chute sur les promeneurs.

En forêt, de tels arbres sont d’environ 1 à 2 par hectare et sont matérialisés par la présence de « PIC » ou « BIO » à la peinture sur leur tronc.

D'autres arbres morts sont également maintenus au milieu des plantations pour servir de perchoir aux rapaces et éviter ainsi la destruction des jeunes arbres par les rongeurs.

  2/ Pour raison patrimoniale

Des arbres sont également maintenus pour des raisons patrimoniales (arbre de caractère) ou sentimentales. Dans ce cas ils doivent montrer également des signes de stabilité et sanitaires irréprochables si l'on souhaite les garder plusieurs siècles ....